Découverte d’une fosse commune à Sambailo / Koundara

Le secteur de Wadiatoullahi situé dans le District de Sambaldé relevant de la sous préfecture de sambailo, préfecture de Koundara a été le théâtre d’une bataille sans merci lors de l’agression portugaise de 1970 en République de Guinée. 

Cette communauté qui a de nos jours près de 3000 habitants abrite la fosse commune de 7 mercenaires tués. C’est une annonce faite par un responsable local qui a accordé une interview à Réveil-Africain. Com à travers la rédaction.

Le gros village de Wadiatoullahi a une histoire très riche liée à l’agression portugaise. Dans cette localité nous avons découvert une fosse commune des plusieurs mercenaires tués. Mohamadou Oury Boiro, membre du District de Sambaldé joint au téléphone revient sur l’histoire de Wadiatoullahi pendant les agressions de 70  « nous avons vécu le temps de l’agression portugaise de 1970. Je fais partir de l’équipe de vigilance à l’époque. Nous faisions la patrouille nuit et jour. On avait reçu un formateur spécialiste pour mener cette mission. Un jour par coïncidence on s’acheminait  vers la montagne pour effectuer des visites sur les lieux. C’est ce jour que nous avons rencontré un groupe des mercenaires  précisément à Gadha Lougguel sous le gros arbre fruitier (Tabahi en Poular ). Ils étaient à peu près plus d’une vingtaine. On ne pouvait pas connaître le nombre exact parce qu’on avait tous peur. Sur coup la culotte en Leppi que je portais a attiré une attention particulière aux mercenaires. Un d’entre eux a dit il y a toujours un détenteur de Leppi vivant ? Ils ont tous souris. Ils ont demandé où est ce que nous partons ? Directement ils ont eu l’audace de nous dire qu’ils sont venus dans notre territoire. Et ils veulent être dans nos villages. Ils veulent surtout avoir les autorités de Koundara. Cependant nous pouvons aller  automatiquement alerter nos chefs en disant qu’ils n’ont pas besoin de nous les citoyens. Mais d’ici là chacun de nous a voulu mouillé sa culotte. Nous avons rebroussé chemin en prenant la poudre d’escampette. Nous étions un groupe de 9 personnes à fuir. Finalement les mercenaires ont investi le village communément appelé Youppodou pour dévaster le champ des maniocs qui était là parce qu’ils avaient faim. Entre temps les sages les ont conseillé de s’éloigner du milieu un peu sous prétexte de les trouver à manger. Conscient de leurs forces et de leurs armes il était difficile pour nos chefs de résister et les repousser. Ils (mercenaires) sont partis à une distance de 2 km. Et parallèlement notre armée guinéenne était déjà au courant de leur présence. C’est ainsi qu’il y a eu échange des tires entre les deux adversaires. Tous les habitants ont pris la fuite pour venir se réfugier chez le Thierno (chef religieux). Du côté de l’armée guinéenne un garde a été tiré et écrasé par le fusil appelé Bazooka  en direct du camp adverse. Un militaire   de l’armée de la Guinée Bissau aussi atteint par balles au pied a pu rentrer au village chez nous à Wadiatoullahi. Mais une fois arrivé sur le lieu il a été ligoté jusqu’à l’arrivée de la troupe guinéenne qui l’a finalement emporté. Le lendemain les militaires guinéennes nous ont instruit de se rendre au champ de bataille pour savoir le nombre des personnes tuées et voir comment les enterrés. Certains parmi nous ont eu le courage de partir et trouver qu’il y a 7 morts. Et ces 7 personnes ont été enterrées dans une fosse commune à Wadiatoullahi ici plus précisément dans le domaine rizicole. Les traces sont là. C’est devenu un site historique. Personne ne cultive du riz là-bas. Cela a coïncidé à la période des récoltes où aucun ne pouvait marcher seul par peur d’être pris en otage par un mercenaire. Je précise que certaines personnes ont été découpées pour pouvoir contenir la fosse commune compte tenu de leur taille…. »  a raconté Mohamadou Oury Boiro habitant de Wadiatoullahi. 

Poursuivant notre interlocuteur interpelle les autorités sur la valorisation de ce site historique qui est dans l’oubli « Wadiatoullahi est l’un des secteurs les plus peuplés situé dans le District de Sambaldé relevant de la sous préfecture de sambailo à 7 km de la commune urbaine de Koundara. Il est aujourd’hui devenu un site historique  de la Guinée est totalement oublié par les autorités. Pourtant il peut être valorisé et mis dans le portefeuille du Tourisme. La localité de Wadiatoullahi se trouve principalement au pied du mont Badiar qui est souvent visité par des personnes étrangères. Cette montagne draine des substances organiques pour fertiliser le sol en favorisant l’agriculture.  Et   il y a une source d’eau là bas. Je précise que chaque visiteur ou touriste qui vient pour excursion nous l’accompagnons même si l’intéressé n’a pas l’ordre de mission pour connaître le motif au nom des autorités locales. Mais nous avons des difficultés parce que nous n’avons pas d’infrastructures adéquates pour le Développement local malgré cette réputation historique que nous avons à Wadiatoullahi. Le réchauffement climatique est très fréquent. La route nationale qui mène vers la Guinée Bissau en traversant chez nous est en mauvais état. Pendant l’hivernage notre localité se coupe avec les villages voisins tels que Dhaybata et Dyammehoun par manque des ponts et de chaussées. La communication à travers les réseaux sociaux pose problème. On a ni connexion, ni signal de radio. Vraiment nous lançons un appel aux autorités et aux institutions humanitaires », a lancé le sage Mohamadou Oury Boiro 

LA RÉDACTION DE RÉVEIL-AFRICAIN.COM AVEC DAOUDA SOGOLON BANGOURA

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