C’est grâce à cette saleté que je les protège de la prostitution et de la perdition donc ce que les gens pensent je m’en moque

De nombreuses guinéennes exercent des petites activités pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Parmi elles, Adama Diallo qui a perdu son mari depuis quelques années est obligée de vendre du charbon pour répondre aux besoins de la famille.  

Un visage ridé, des mains entièrement recouvertes de poudre noire, Adama Diallo fait face à une table remplie de charbon. Cette veuve, la cinquantaine vend du charbon au quartier foulamadina dans la commune de Ratoma.  C’est la solution qu’elle a trouvée pour survivre avec ses enfants et petits-enfants. Elle y passe toutes ses journées sept jours sur sept depuis que le père de ses enfants est décédé lui laissant toute une famille à nourrir.

« Cela fait plus de 3 ans que je vends du charbon. Quand mon mari est mort, je n’ai pas eu d’autre choix que de prendre ma famille en charge. J’ai 4 enfants et un petit fils tous à ma charge. Je les nourris, les soigne et paye leurs scolarités, donc je dois trouver de l’argent » nous a-t-elle expliquée. Adama Diallo sais que vendre du charbon peut créer certains problèmes de santé en plus de la saleté qui en découle « j’ai souvent du mal à respirer à cause de cela et je tousse beaucoup. Les médecins m’ont conseillé de boire du lait tous les jours mais je n’en ai pas toujours les moyens vus que je fais pas assez de bénéfices. Par exemple sur un sac de charbon je n’ai pas plus de 5000fg comme bénéfice. Du lait ou la dépense du jour ? je préfère la seconde option » nous dit-elle. Plus loin, elle ajoute, avec une voix plutôt triste « C’est vrai que c’est salissant, mais moi je n’en ai pas honte. Quand je rentre à la maison il suffit de me laver et laver mes habits. » nous rassure -t -elle avant de confier que « des copines de mes filles me pointe du doigt parce que je vends du charbon, je vois bien qu’elles en ont honte, mais cela ne me dérange. C’est en me salissant que je les protège de la prostitution et de la perdition, donc ce que les gens pensent je m’en moque »

Adama Diallo est sur pied de 9 h à 18h. C’est-à-dire plus 8 heures durant lesquelles elle vends 4 sacs de charbon pour un bénéfice variant entre 20.000 GNF et 25000GNF.  N’ayant pas les moyens de faire de gros achats, elle se contente d’acheter les sacs par détails ce qui ne lui facilite pas les choses.  Si cette veuve caresse un rêve aujourd’hui c’est d’avoir un financement pour lancé sa petite entreprise.

ASMAOU DIALLO POUR RÉVEIL-AFRICAIN.COM/622331326

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