Regarder les 65 ans d’indépendance de la Guinée en face, c’est voir qu’il a été brutal, tragique et souvent funeste.

Je voudrais saluer le travail qui a été conduit pour préparer cette année particulière de commémoration de l’accession de notre pays à l’indépendance le 02 Octobre 1958.

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Nous devons aujourd’hui trouver les mots et les images pour dire ce que fût cette date pour raconter l’irracontable.

À l’heure où nous allons commémorer les 65 d’indépendance, mon regard se tourne contre le vote ethnique.

En Guinée, l’ethnocentrisme et l’esprit de la haine existe encore. Alors plus que jamais, ensemble, nous devons rester vigilants, pour ne pas designer des boucs émissaires, des ennemis de l’intérieur.

Face aux discours clivants, nous devons tisser plus de liens, construire plus de ponts, nous rassembler avec nos différences, nos croyances, avec nos parcours, nos histoires personnelles et familiales, nous devons cultiver le terreau commun qui rassemble.

Jaurès disait « le courage, c’est de rechercher la vérité, et de la dire ». Ces mots, on a encore envie de les entendre. C’est pourquoi Nelson Mandela disait aussi que « tout ce qui est fait pour nous, sans nous, est fait contre nous ».

C’est pour cela que je suis attaché à soutenir toutes les initiatives pour briser le cercle de la haine et construire une paix juste qui transcende tous les clivages socio-politiques.

Du fond du cœur, je souhaite à chaque Guinéen une bonne et heureuse fête d’indépendance. Que concorde, l’esprit civique, l’amour du prochain, la démocratie, la liberté et la paix règne sur toute l’étendue du territoire.

Je pense à tous les résistants à la puissance coloniale. Je pense en particulier à notre père d’indépendance Ahmed Sékou TOURE et à tous ces compagnons pour leur lutte héroïque. Je pense également à tous nos martyres.

Il est temps que la vie du Guinéen soit le reflet des immenses potentialités dont regorge son pays.

À l’aube de cette date historique qui marque les 65 ans d’indépendance de la République de Guinée, permettons-nous de faire un petit bilan : 65 an d’indépendance de la Guinée, c’est plus qu’un demi-siècle de brutalité, de succession d’événements autant tragiques et funestes.

Par une succession logique, des personnes ont créé un système. Un système aux rouages si complexes, qu’il parvient à briser tout espoir de changement et d’avenir meilleur pour nous, nous plongeant un peu plus dans les abysses du sous-développement et de la pauvreté.

Cela devrait être immoral de voir un pays avec autant de richesses du sol et du sous-sol peiner à s’émanciper, en ce sens, où les enjeux sont purement politiques. Ils sont le reflet d’une situation sociale et économique très dégradée.

Une jeunesse désabusée, formée par un système devenu obsolète, et qui par conséquente peine à trouver un emploi. Causant ainsi une flambée du chômage et un coût excessif de la vie pour un Guinéen lambda poussant des milliers de jeunes à se tourner vers l’immigration clandestine.

Aujourd’hui, en cette date commémorative, nous, les jeunes guinéens doivent plus que jamais réitérer notre attachement à la nation. En quoi faisant ? En mettant notre force, notre intellect et tout notre être à profit pour pallier ces problèmes et vivre l’avenir radieux dont nous avons tant rêvé ainsi que nos prédécesseurs.

Dans ce contexte, nous appelons le Conseil National pour le Redressement et pour le Développement CNRD à refuser l’exclusion en nouant des liens entre les filles et fils du pays.

 À agir, pour que la Guinée soit un pays qui rassemble, un terreau de partage et de solidarité. Pour que tous les enfants, quel que soit le quartier où ils vivent, puissent apprendre, grandir, devenir citoyen (es).

Agir pour permettre aux plus précaires, aux plus fragiles, sans distinction d’âge et d’origines, d’être acteurs de leur vie et de leur ville.

Agir pour intégrer dans l’histoire commune celles et ceux qui, depuis trop longtemps, sont laissés de côté. 

Agir localement, au quotidien, au service de tous les Guinéens, dans le respect des identités, des besoins, et des capacités de tous, car le dialogue et la paix bien qu’utopique nous attendent au bout du chemin.

Alors, plus que jamais, en parfaite symbiose, nous devons rester vigilants et mobilisés. Les mots liberté, égalité, travail, justice, laïcité et solidarité, doivent transcender le stade de simples mots. Et plutôt être un code de vie, ou une idéologie cultivée par chaque Guinéen d’ici et d’ailleurs afin que nous puissions évoluer, car comme le disait le politicien pacifiste indien Mahatma Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le Monde ».

AMADOU BAH, Diplômé de Sciences Politiques

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