mmigration clandestine : un trajet périlleux pour les candidats

La route migratoire du Sahara fait souvent la une des médias avec son lot de morts et de trafic d’êtres humains. Aujourd’hui, un autre itinéraire fait fureur auprès des candidats à l’émigration clandestine : rallier les États-Unis via l’Amérique latine.
Les noms des personnes ressources ont été changés pour des raisons de sécurité.

Dans une vidéo qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux au Sénégal, des ressortissants du pays de la Teranga assis à même le sol, dans la pénombre, répondent aux questions de la personne qui les filme, manifestement un agent américain. L’un d’entre eux, portant un maillot de football des champions d’Afrique, confie vouloir se rendre à New York, aux Etats Unis.
Tout comme ce groupe de Sénégalais interceptés à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, Chérif (nom d’emprunt), de nationalité mauritanienne, a également emprunté les périlleuses routes de l’Amérique latine pour atteindre les États-Unis.
Si beaucoup d’immigrés ont réussi à réaliser leur rêve de rejoindre les Etats Unies, 99% n’arrivent toujours pas encore à s’intégrer ni à trouver du travail. Depuis Philadelphie aux Etats-Unis,sur le micro de BBC ,Cherif nous explique les raisons de son départ de la Mauritanie.
« Au pays, je ne travaillais pas. J’étudiais le Coran, mais je n’avais aucune activité génératrice de revenus », confia-t-il au bout du fil.
Chérif et comme beaucoup d’autres immigrants questionnés , ils ont découvert ce long chemin détourné qui mène aux États-Unis par l’entremise de ses amis.
« Là où nous sommes passés, les gens ne nous considèrent même pas comme des êtres humains. J’ai subi du racisme, de la maltraitance physique et des paroles dégradantes », révèle-t-il sans entrer dans les détails.

 Hypnotisés par le rêve américain , les immigrés ont afflué sur ce nouveau parcours qu’il considère de pieuse vue tous les périples qu’ils y font face pour atteindre les USA.  Selon BBC , Au mois d’août, l’Institut national mexicain des migrations (INM) a déclaré que personnes, dont 19 originaires de la Mauritanie, avaient été « kidnappées » à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Et que selon les autorités mexicaines, ces migrants ont été privés de liberté pendant 4 jours. Ils ont été secourus lors d’une opération menée dans la ville de Sonoyta, située au nord du Mexique.
   Pour connaître l’itinéraire et les démarches qu’empruntent le plus souvent les migrants .« Il n’y a que deux choses à savoir, entre le Sénégal et le Nicaragua, c’est arrivé à l’aéroport du Nicaragua et qu’on vous donne le visa. Il n’y a que le billet d’avion à payer et prévoir votre argent de poche », explique Amadou.
« Le billet, ça varie entre trois millions trois cents ou trois millions quatre cents F CFA (Ndlr: entre 5 000 et 5 300 euros) », tient-il à me préciser.

De ce fait, si l’agence s’occupe du billet, elle vous guide aussi pour le reste de la traversée , comme mettre le voyageur en rapport avec une chaîne de passeurs qui aideront les migrants à traverser les frontières de chaque pays de l’Amérique latine sur leur itinéraire.
Et l’argent de poche évoqué par Amadou sert justement à payer ces passeurs.
 « Dès votre arrivée au Nicaragua, on va envoyer votre photo à quelqu’un. Il va envoyer sa famille pour vous accueillir à l’aéroport là-bas, et nous, on va vous envoyer leurs photos. Si tu les vois, tu vas les reconnaître directement. De toute façon, tu ne pars pas seul, tu vas partir en groupe » tente-t-il de rassurer.

« Pedro va vous faire quitter le Nicaragua jusqu’au Honduras. Tu payes 60 dollars [environ 37 230 f cfa]. Il va te mettre en rapport avec une autre dame qui s’appelle Sarah. Elle va assurer le trajet du Honduras au Guatemala. Tu lui payes 100 dollars [environ 62 050 f cfa]. Un autre prendra le relais. Il va continuer le chemin du Guatemala jusqu’à Tapachula qui est l’entrée sud du Mexique. Une fois arrivé à Tapachula, tu vas traverser à l’aide d’un bateau. C’est Pilo qui va gérer. Tu lui paies 500 dollars [environ 310 250 f cfa] et Pilo va t’amener jusqu’à Cochitan [ville au Mexique]. Après, il y a Carlos qui est là-bas. Il va t’amener jusqu’à Mexico. Tu lui payes 8 000 pesos. Cela équivaut à 400 dollars [248 200 f cfa]. Et après Mexico, tu prends le bus et tu pars vers Las Conchas » explique Amadou Toujours sur le micro de BBC

  En tout, le voyage aura coûté un peu plus de 6 000 euros pour certains et d’autres jusqu’a 12000$ selon les pays d’origine et les agences contractées pour le billet.
Les immigrés sont conscients de la suite du procédure , et savent qu’arrivée sur le sol américain, ils seront certainement détenus dans un camp pendant quelques jours avant de pouvoir entrer aux Etats Unis. Mais ce qu’ils ne savent que le combat pour la régularisation du migrant.avéré plus compliqué pour ne pas dire impossible qu’ils ne les ont fait croire avant leur départ dans leur pays d’origine

 Ainsi, Dans un entretien accordé à la presse locale mauritanienne, Avan Stanley, consul américain à Nouakchott en Mauritanie, signale que « les immigrés mauritaniens sans papiers n’auront pas, une fois entré aux Etats-Unis, le statut approprié pour y vivre ou y travailler officiellement. »
  Depuis plusieurs mois qu’il est arrivé aux Etats Unis, Chérif se tourne les pouces et n’arrive toujours pas à trouver du travail dans l’Etat de Pennsylvanie où il se trouve.
Son logeur, Bounama (nom d’emprunt) qui vit aux États-Unis depuis 2001, s’exprime « Quand ils viennent ici, ils sont désorientés. Beaucoup de gens leur donnent de fausses informations en leur disant que si tu entres, tu vas avoir tes papiers, tu vas trouver le boulot facilement » explique Bounama. Pourtant, la réalité est tout autre, car dès que les employeurs découvrent qu’un de leurs travailleurs est un sans-papiers, ils préfèrent s’en séparer.

« Certains sont là depuis le mois de mai. Tous les lundi et jeudi, je les accompagne pour qu’ils déposent leur document d’asile. Cependant, nous peinons à les inscrire sur les listes car les agences qui aident les migrants sont débordées », affirme Bounama.

« On a un autre jeune de chez nous qui a payé 6 000 dollars [environ 3 700 000 f cfa] à un avocat. C’est sa sœur qui vit en Europe qui lui a envoyé cet argent. Et jusqu’à présent, l’avocat nous dit qu’il n’a pas le temps pour déposer son dossier », confie Bounama. Sans l’assistance d’un avocat, selon lui, le migrant a beaucoup de chance d’être renvoyé dans son pays d’origine.

Malgré toutes ces tracasseries, Chérif  et tous les autres migrants ne se découragent pas.D’autres continue la traversée pour le Canada et certains restent aux Etats-Unis  comme Chérif: « Je ne me suis pas encore adapté, je n’ai pas encore la possibilité de sortir, de rencontrer des gens et de parler la langue. Mais, j’ai espoir de trouver du travail », affirme Chérif.

 De l’autre côté, on a des milliers de migrants sans abri vivant dans les places publiques à New York. M. Adams a prévenu, en des termes de plus en plus crus, que la Ville n’était pas prête à aider les milliers de migrants qui arrivent chaque semaine. Ce mois-ci, il a affirmé que la crise « détruira la ville de New York ».
La loi impose à New York de fournir un abri à toute personne qui en fait la demande, mais le maire Eric Adams a annoncé en juillet que les migrants adultes sans enfants ne seraient autorisés à séjourner dans les centres d’hébergement de la Ville que pendant 60 jours avant de devoir présenter une nouvelle demande d’hébergement. Depuis, la Ville a émis environ 13 000 avis concernant la limite de 60 jours, et pour une cinquantaine de personnes, la date limite était samedi.
Vendredi, M. Adams a annoncé un autre changement : le délai pour les migrants qui redemandent un abri ne serait plus que de 30 jours, un changement d’abord rapporté par The City.
« Nous avons atteint un point où nous sommes complets et devons prendre des mesures pour faire passer plus rapidement les demandeurs d’asile par notre système d’hébergement », a déclaré vendredi Anne Williams-Isom, adjointe au maire chargée de la santé et des services sociaux.
Une nouvelle qui bouleverse les immigrés  « Je n’ai pas d’amis ou de famille chez qui je pourrais rester », a déclaré Ibou Sene, 42 ans, ajoutant qu’il était arrivé du Sénégal il y a quatre mois et qu’il avait passé les deux derniers mois dans un refuge situé à quelques rues de là. Il a été envoyé au Roosevelt et attend depuis vendredi soir de savoir où il sera placé
Affaire a suivre…..

DIALLO MAMADOU LAMINE POUR RÉVEIL-AFRICAIN.COM

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