Lorsqu’un pays n’a eu que des dirigeants académiquement médiocres, professionnellement fainéants et moralement pervers, il n’y a aucune raison d’y espérer la célébration du savoir, des compétences et de l’honnêteté.
Les dirigeants étant pour une population ce que les parents sont pour les enfants, c’est-à-dire leurs premières références naturelles, il n’est pas étonnant que la majeure partie de nos jeunes considèrent la médiocrité, le vol, le cynisme, la démagogie comme étant des choses normales et acceptables.
En fait, l’État Guinéen a été façonné à l’image de ses premiers dirigeants dont la vision était de créer une société des anti-valeurs qui leur ressemble. Comment espérer ainsi la reconnaissance de la grandeur de la part d’une personne dont le parcours est fondé sur le mensonge, le crime et l’opportunisme ? Au contraire, elle ne peut en être que jalouse et envieuse vis-à-vis de ceux qui ont du mérite.
La conséquence structurelle de ce mal d’origine historique est le fait que la définition de la réussite soit perverti dans la psychologie collective. Pour l’illustrer, il suffit d’observer comment un enseignant ou un médecin est vu dans notre société par rapport aux voleurs à col blanc (Président, ministres, directeurs, hommes d’affaires mafieux…).
De la cellule familiale à la place publique, seuls les détenteurs des biens matériels acquis pour la plupart des cas par la triche, sont considérés comme des exemples de réussite. Ainsi le savoir, l’éthique et l’effort comptent peu aux yeux de l’opinion publique. Ceci pour le grand malheur de notre société dont les repères et références sont porteurs de vices.
Le développement et son contraire sont avant tout une question de mentalité et de choix.
ALIOU BAH, PRÉSIDENT DU MODEL : AGIR POUR LA GUINÉE