La belle leçon venue de Libreville

Chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite, a-t-on coutume de dire . On observe maintenant avec la prolifération des coups d’Etat et surtout à travers les relations incestueuses  de leurs auteurs avec certains des politiques dans les pays concernés , que toute démocratie tient ou non , en fonction de la moralité des élites politiques . Il y a toujours un choix responsable à faire entre la rigueur des principes et la frivolité des intérêts. Soit, on est démocrate et républicain convaincus, soit , on est un vulgaire opportuniste voué au destin de la feuille morte que le vent emporte au gré de ses pérégrinations. 

Le Professeur, Albert Ondo Ossa, lui, n’a pas hésité un seul instant à choisir sans ambiguïté, son camp : la Démocratie, la République. Alors que chacun s’attendait à ce qu’il rallie les putschistes, candidat malheureux et vainqueur putatif de l’élection présidentielle gabonaise qui aura été fatale à Ali Bongo, Président sortant, à peine réélu pour un énième mandat. Le Professeur Ondo  Ossa avait des motivations personnelles, floué, spolié de sa victoire , de saluer le coup d’Etat intervenu dans son pays. D’autres raisons, plus objectives que la frustration légitime d’une injustice subie ou la révolte d’un destin contrarié, auraient pu déterminer davantage le candidat consensuel de l’opposition à la dernière élection présidentielle , à pactiser avec les putschistes : le règne , infiniment, long et dynamique de la famille Bongo, les conditions désastreuses de l’organisation des élections générales, les fraudes et irrégularités nombreuses relevées durant le processus électoral. 

Autant de faits invoqués au Gabon et avancés aussi par la communauté internationale pour expliquer et parfois justifier l’action de la garde républicaine , auteure du putsch. contre Bongo fils. 

C’est dire qu’au Gabon, ceux qui seraient tentés d’avoir de la sympathie pour les putschistes ou d’épouser leur cause ne manquent pas d’arguments, aussi recevables les uns que les autres.  Il y en a, à foison, car il y a de la matière et une substance. 

Malgré tout, le professeur Ondo Ossa, n’a pas mordu à l’hameçon. Il n’est pas de la lignée des hommes politiques qui écument le continent , pas plus qu’il n’est assimilable à tous ces politiques qui, de par leurs différents reniements et à cause de leurs inconséquences notoires, ont fait perdre à la politique ses lettres de noblesse , aujourd’hui, saccagent la Démocratie.  

Le Gabonais, droit dans ses bottes, a affirmé , haut et fort , qu’un démocrate ne peut s’accommoder d’un coup d’Etat, un Républicain ne peut suivre des putschistes. Une position qui rappelle à ceux nombreux en Afrique qui l’oublient souvent , qu’il y a une éthique et une morale en politique, qu’il y a des limites, une espèce de ligne rouge, qu’un démocrate, un homme digne ne franchit jamais, sous aucun prétexte, pour une bonne ou mauvaise raison. 

Les propos et prises de position du politique gabonais relayés par tous les grands médias, sonnent comme un rappel à l’ordre des politiques véreux , ressemble à un message en direction des jeunes générations intéressées par le militantisme politique ou l’engagement citoyen.  C’est aussi une gifle administrée à tous les politiques dans les différents pays, notamment, en Afrique qui s’acoquinent avec les juntes et se précipitent, chaque fois, à faire allégeance aux putschistes. A ce propos, des politiques nigériens, sont à blâmer plus que d’autres, parce que tout le monde s’accorde à dire que c’est le seul pays où il n’y aucun motif qui pourrait excuser l’usurpation du pouvoir par le Général Aboudrahmane Tchiani et ses compères. Ils ont vu aussi le triste sort réservé à des politiques dans d’autres pays où les militaires se sont emparés du pouvoir avant le Niger. Tous les pro-juntes reconnaissent,, après coup et la mort dans l’âme, avoir été mal inspirés d’avoir adoubé des officiers de l’Armée, carriéristes , concupiscents,  qui veulent tronquer leurs tenues pour s’installer dans les lambris et ors des palais. Ayant échoué dans les missions qui leur sont dévolues face aux ennemis de la nation, ils viennent plastronner sur le terrain facile de  l’intimidation d’autorités civiles désarmées, de destitution de Présidents légitimes dont ils sont censés assurer la sécurité et l’intégrité physique.

Les putschistes du Niger, eux, sont victimes de malédiction. Parce qu’ils ont agi dans un pays qui se porte beaucoup mieux qu’avant, s’en prennent à un Président, bien élu, engagé sur une bonne trajectoire avec des résultats probants. C’est pourquoi, sa légitimité restée intacte ne peut être remise en cause et personne ne l’abandonnera dans les mains de militaires sans foi ni loi. 

‘´ Un homme intègre, courageux et patriote qui dans l’exercice du pouvoir s’est montré exemplaire, dans l’épreuve qu’on lui impose refuse de trahir son pays, de transiger avec les principes et ses convictions démocratiques , tel est le portrait que les amis et les adversaires du Président Bazoum font de lui. Un hommage que chacun voudrait entendre, de son vivant, un héritage qu’il plairait à tous de léguer à la postérité. 

Le Niger devrait être fier d’avoir un tel homme dans son histoire, les Nigériens qui ne peuvent faire au Président Mohamed Bazoum l’insulte qu’il puisse être remplacé par des crétins, savent aujourd’hui plus qu’hier,  qu’il reste leur Président comme il leur offre forcément un meilleur avenir qui n’a rien à voir avec tous les tâtonnements de politiques obtus ou les errements d’une junte agonisante, hantée par une mort certaine.

Docteur Mohamed Camara

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