Dr. MOUCTAR DIALLO DÉFEND DANS SON LIVRE « MON ENGAGEMENT (ABRAGUÉLANDÉ) » LA MEILLEURE COMMUNICATION POLITIQUE QUI CONTINUE SES EFFETS : ABARAGUÈLANDÉ

La manifestation décisive de la mouvance présidentielle, vers le référendum constitutionnel

Le 31 octobre 2019, nous avons accueilli le président Alpha Condé, de retour en Guinée après un séjour à l’étranger, avec une grande manifestation. J’étais à la tête de la Commission de mobilisation de cette manifestation qui avait une importance particulière. En effet, cette mobilisation devrait être notre réponse à une grande manifestation du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), quelques jours auparavant, qui avait donné l’impression d’avoir rassemblé la majorité des habitants de Conakry. Cette impressionnante manifestation avait sérieusement affecté le moral de nos partisans, y compris les plus optimistes et les plus engagés, à tel point qu’elle avait conduit à l’annulation d’une manifestation des femmes de notre mouvance déjà programmée. Le découragement et le pessimisme semblaient même gagner les plus hautes sphères de l’État et du RPG. L’enjeu était donc de renverser immédiatement ces perceptions et tendances pour maintenir la dynamique du référendum. Si cette manifestation échouait, le projet de référendum serait très probablement mis en veille, voire abandonné. 

Dans mon rôle stratégique de mobilisateur et de catalyseur, j’ai enfilé mon manteau de combattant et je me suis placé au-devant de la scène. La bataille de communication faisait rage entre les partisans du FNDC qui juraient « Amou lanfè ! » (ça ne marchera pas !) et les partisans du pouvoir qui proclamaient « Alanmanè ! » (ça marchera !) à propos du référendum. De toute évidence, les communicants et propagandistes de l’opposition ont pris l’ascendant, dominant les nôtres dans les médias, les réseaux sociaux et autres plateformes de communication et d’information. La forte visibilité de ce mouvement donnait l’impression que la majorité des Guinéens étaient de son côté. Il fallait donc inverser rapidement cette tendance.

J’ai pensé alors qu’il fallait transcender le duel entre « Amou lanfè ! » d’un côté et « Alanmanè ! » de l’autre. J’ai donc hardiment porté le slogan « Abaraguèlandé ! » (ça a déjà marché !), qui pouvait aussi signifier « La victoire est déjà acquise ». Le débat a subitement changé de cap ; nous n’étions plus sur la défensive, mais désormais à l’offensive. En face, ils étaient dorénavant sur la défensive. La stratégie a psychologiquement produit ses effets, tant vis-à-vis de nos adversaires qu’au sein de nos partisans dont le moral a été boosté et la motivation accrue.

Ce n’était plus nous qui courions après eux en nous défendant pour dire « Alanmanè ! » (ça marchera), mais eux qui ahanaient en tentant de nous rattraper et en criant « Amou lanfè ! » (ça ne marchera pas). Cette communication nous a mis en confiance et nous a fait prendre une grande avance. En effet, pendant que nos adversaires s’enlisaient dans une raillerie défaitiste, se focalisant sur le slogan « Abaraguèlandé », ils contribuaient sans le savoir à sa large et constante diffusion. Pendant ce temps, nous progressions. 

Mon but était de susciter un ralliement massif en faisant entendre un écho retentissant, un message si puissant qu’il éclipse tous les autres et laisse une empreinte indélébile dans l’esprit des gens. J’avais donc besoin d’un slogan magnétique, accrocheur, d’une innovation vibrante traduite en image sur une belle pancarte, pour donner une vie tangible à ce message, le saturer d’émotions et assurer qu’il domine l’horizon de la visibilité. 

Habillé d’un tee-shirt, j’ai porté la pancarte gaillardement et me suis dirigé vers les nombreux journalistes présents à l’aéroport. Ces derniers ont finalement focalisé leurs reportages sur moi et ma belle pancarte. Le degré de frustration de nos adversaires était proportionnel au succès de ma communication politique. J’ai taquiné un ami ivoirien lorsque j’ai vu plus tard le président ivoirien Alassane Ouattara porter aussi une pancarte lors de la campagne présidentielle de Côte d’Ivoire, en lui disant que « Maintenant, j’ai des adeptes et je dois faire payer mes droits d’auteur ! » et d’ailleurs, ma pancarte était plus belle que la sienne.

SOURCE: POST FACEBOOK, PROFIL PAGE Dr.MOUCTAR DIALLO

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