Cambisme : A la découverte de Thierno Nouhou Diallo qui évolue dans ce domaine depuis plus de 10 ans

Le Cambisme c’est une activité qui connaît aujourd’hui un essor considérable en Guinée. Plusieurs personnes évoluent dans cette activité. C’est le cas de Thierno Nouhou Diallo, cambiste de profession au grand marché de Madina. Il évolue dans ce domaine depuis plus de 10 ans maintenant. La rédaction du site Reveil-africain.com est allée à sa rencontre pour découvrir ses motivations, les difficultés liées à cette pratique…

Voici l’entretien avec Thierno Nouhou Diallo :

Bonjour comment avez-vous embrassé cette activité ?

Être cambiste, c’est être en mesure d’acheter et de vendre des devises étrangères. Pour un début vous savez en jeune entrepreneur tu vas essayer de voir qu’est ce qui est autour de toi que tu es capable de faire de façon plus rapide pour pouvoir subvenir à tes besoins. Moi j’ai commencé par l’enseignement. J’ai enseigné dans des écoles privées ici pendant plus de 4 ans. Par après je suis parti en Guinée Bissau pour enseigner encore dans des écoles franco-arabes pour 9 mois. Quand je suis revenu de là, je me suis dit que je ne peux plus rester dans le quartier non seulement pour manger l’argent que j’ai gagné, il faut que je me mette à travailler pour faire autre chose. C’est dans ça que je me suis dit avec le Cambisme ça ne demande pas beaucoup de fonds, de matériels mais ça demande beaucoup de connaissances, beaucoup de relations parce que ce sont ces relations qui te mettent en mouvement. Tu peux venir tu n’as pas de fonds mais si tu es connu, tu as des relations, tu as de fortes chances que les gens passent par toi pour pouvoir faire leurs échanges. C’est ainsi que je suis venu m’inscrire au bureau qui était là et ça aussi difficilement parce qu’il a fallu beaucoup de tracasseries.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’exercice de métier ?

Vous savez pour quelqu’un qui ne connaît pas pour un début tu vas acheter des faux billets. Et ça arrive. Tu peux rencontrer de mauvaises personnes qui peuvent induire dans des erreurs. Il y a aussi les fluctuations du marché. Les prix peuvent monter comme ils peuvent descendre. Quand l’offre est importante et puis qu’il n’y a pas de demande, forcément ça va chuter. Donc dans ça si tu as quelque chose que tu n’as pas vendue si toi qui saura comment gérer ça. Tu vas obligatoirement perdre. Et maintenant quand ça monte aussi et que tu as les devises que n’a pas vendue, tu vas vendre aux prix en cours. Mais généralement c’est un travail qui demande beaucoup de confiance. Plus la confiance est grande, plus tu peux exceller là-dedans. 

L’Euro est en chute face au dollar, quel impact sur l’activité des cambistes ?

L’Euro était acheté ici à 2.000 GNF à son lancement mais vous voyez de 2002 jusqu’à maintenant où l’Euro est parti. Actuellement, puisqu’il y a un événement nouveau, la parité entre le Dollar et l’Euro c’est ce qui fait que les gens sont un peu étonnés. Et là aussi c’est le jeu des grands. Quand les États-Unis et la Russie sont en combat, chacun veut utiliser sa politique, les conséquences vont retomber sur les autres. C’est un peu ce que nous vivons. La réserve fédérale américaine est en train de monter son taux directeur, au niveau de la banque centrale européenne, ils sont en train de baisser. C’est les conséquences de cela que nous sommes en train de vivre. La guerre de l’Ukraine a aussi un impact négatif sur l’évolution du monde. En Guinée ce que nous devons comprendre, c’est que les gens qui vont partir acheter les marchandises en Euro sont actuellement contents. S’il fallait enlever Dix millions pour avoir 1000 Euros, aujourd’hui avec 8.800.000 GNF tu peux les 1000 Euros. Le volume d’achat que nous effectuons par Dollar est plus important. Beaucoup de nos importations viennent de la chine, dans les pays Asiatiques et ceux- là utilisent le Dollar et pendant ce temps le Dollar est à son niveau.

Pourquoi la chute de la monnaie n’a pas de répercussion sur le panier de la ménagère ?

N’oublions pas que la fixation des prix est caractérisée par beaucoup de choses.  Ce n’est pas seulement les devises. Les devises jouent un rôle mais ce n’est pas tout. Par exemple, nous ne produisons pas ici ce que nous consommons, nous sommes obligés d’importer. Et pour les importations nous avons besoin d’utiliser ces devises mais aussi les frais de transport. Ce n’est pas nous qui avons les avions, les bateaux. Et le coût des produits pétroliers ne fait que monter. Tout cela fait partie des éléments constitutifs dans la fixation des prix. Mieux que ça, au niveau du port autonome de Conakry ici, quand le commerçant envoie ses marchandises, il doit dédouaner, des taxes qui sont augmentées. Je ne suis pas en train de dire que les commerçants doivent maintenir les prix, non. C’est là que le gouvernement a un rôle important à jouer. C’est vrai qu’il ya la libre concurrence mais il faut que ça soit réguler. Le ministre du commerce a un rôle important dans la fixation des prix, d’organiser les secteurs d’activité pour que nous sortions dans ces difficultés.

Quelle est la nature de votre collaboration avec la Banque Centrale ?

Pour l’instant la collaboration est bonne. Nous estimons que la Banque Centrale est notre répondant, va continuer à organiser les marchés de change et nous impliqués davantage parce que certainement nous sommes aussi proche de la population que les banques pour vraiment participer au bonheur de notre pays pour que les devises baissent non seulement mais l’accessibilité pour les commerçants qui doivent voyager soit permanente.

Merci !

N´Fam SIBY Réveil-Africain.com

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