ATTITUDE DEVANT UN BLESSÉ PAR BALLE (contexte guinéen) Dr BARRY IBRAHIMA SORY

Les blessures par balle font partie des blessures les plus traumatiques dont on peut assister.

Il n’est pas rare en Guinée que des personnes se font blessés par balles, soit dans la rue ou à domicile.

Il peut s’agir d’un proche parent, un ami ou d’un inconnu dans la rue.

L’instinct humain et le devoir de secourir une vie en danger nous appellent sans cesse à agir et d’apporter notre soutien à la victime. La grande question qui anime la plupart d’entre nous est que je peux faire ? Ou que dois-je faire ?

En période de trouble social, nous sommes amenés a constaté que des victimes de blessure par balle sont traînées dans des conditions difficiles vers les hôpitaux et souvent, il perd la vie en cours de route. Que pouvons-nous faire devant une telle situation non-souhaitable ?

Voici quelques questions que nous allons essayer de répondre au cas par cas dans cet article.

Cependant il est difficile d’évaluer l’étendue des dégâts provoqués par une balle et ceux-ci sont généralement beaucoup trop graves pour être soignés avec les moyens de bord dans existant dans la rue ou à domicile.

C’est pourquoi la meilleure des options reste d’amener la victime à l’hôpital le plus tôt possible sans oublier les très importantes mesures d’urgence que vous pouvez mettre en place avant l’arrivée des professionnels ou à défaut l’acheminement à l’hôpital.

En premier lieu, assurez votre sécurité.

Si la personne est victime d’un crime, vérifiez que la personne qui lui a tiré dessus n’est plus sur la scène du crime et que vous et la victime sont en sécurité.

Puis appelez de l’aide. Vu que notre pays ne dispose pas de SAMU, alerté la Croix-Rouge et toute autre personne dans les parages qui peuvent aider.

Ne déplacez pas le patient si vous pensez que la Croix-Rouge peut arriver à temps. Ne bougez pas le patient à moins que vous le fassiez pour assurer sa sécurité ou pour lui donner des soins. En le déplaçant, vous pourriez aggraver une blessure de la colonne vertébrale. À défaut si ce vous qui effectuer le transport vers l’hôpital, éviter de le courber et la meilleure position a adopté est de l’allonger en position latérale si possible.

Agissez rapidement. Le temps joue contre vous pour assister le blesser. Sachez que les personnes qui arrivent à l’hôpital pendant la première heure qui suit leur blessure ont plus de chances de survivre. Essayez de bouger rapidement sans paniquer ou perdre votre sang-froid.

Déshabiller la victime et rechercher rapidement un point de saignement, faite une pression directe pour le contrôler. Prenez du tissu ou des bandages si disponible et appuyez directement sur la blessure en utilisant la paume de votre main. Continuez de maintenir la pression pendant au moins dix minutes. Si le saignement ne s’arrête pas, vérifiez la plaie et essayez de repositionner votre main.

Ajoutez de nouveaux tissu sur les bandages précédents. Ne retirez pas les tissus lorsqu’ils sont pleins de sang .

Si le saignement diminue, appliquez du tissu sur la plaie. Enroulez-le tout autour de la plaie pour appliquer une pression. Cependant, évitez de serrer trop fort pour éviter que la circulation sanguine soit coupée ou que la victime perde ses sensations aux extrémités .

Couvrez le patient pour qu’il n’ait pas froid. Détendez ses vêtements trop serrés et enveloppez-la dans un drap ou une veste. Vous pourriez vouloir relever les jambes si vous constatez que ces extrémités se refroidissent, mais vous devriez éviter de le faire si cette personne a souffert d’un traumatisme à la colonne vertébrale ou d’une blessure sur le torse .

Rassurez la victime. Dites à la victime qu’elle va bien et que vous allez l’aider. Il est important de la rassurer. Demandez à cette personne de vous parler. Tenez-la au chaud.

Restez avec cette personne. Continuez de la rassurer et tenez-la au chaud durant tout le trajet. Si le sang coagule autour de la blessure, ne le retirez pas, car cela permet d’arrêter l’hémorragie et d’éviter que plus de sang s’écoule.

En cours de route pour l’hôpital, si vous n’avez pas d’assistance médicale sur place, souvenez-vous de vérifier cinq facteurs importants. Pour effectuer une assistance plus poussée, il est important d’évaluer l’état de la victime.

Vérifiez ses voies respiratoires. Si la victime parle, cela signifie probablement que ses voies respiratoires sont libres. Si cette personne est inconsciente, vous devez vous assurer que ses voies respiratoires ne sont pas obstruées. Si c’est le cas et si elle n’est pas blessée à la colonne vertébrale, vous pouvez tourner sa tête. Appliquez une pression douce sur le front de la victime avec la paume de votre main tout en plaçant l’autre main sous son menton pour pouvoir lui faire tourner la tête (position latérale de sécurité).

Vérifiez sa respiration. La victime, respire-t-elle régulièrement ? Pouvez-vous voir sa poitrine qui se gonfle et qui se dégonfle ? Si le patient ne respire pas, vérifiez que sa bouche n’est pas obstruée et commencer à lui faire du bouche-à-bouche.

Si la victime est blessés sur l’un des membres et qu’il continue a saigné malgré votre pression alors faites un garrot. Vous ne devez pas prendre la décision de mettre un garrot à la légère, car il pourrait provoquer la perte du membre.

Sachez reconnaitre une blessure ouverte à la poitrine. Si la balle a pénétré la poitrine, il y a de fortes probabilités qu’il existe une blessure ouverte. L’air entre par la plaie, mais n’en ressort pas, ce qui fait céder les poumons. Vous pouvez reconnaitre une plaie ouverte à la poitrine en observant les symptômes suivants : il y a un son de succion qui s’échappe de la poitrine, la victime tousse du sang, il y a de l’écume faite de sang qui coule de la poitrine et la victime a du mal à respirer. Si vous n’êtes pas sûr de vous, traitez la plaie comme si c’était une blessure ouverte.

Trouvez la plaie et exposez-la. Recherchez la plaie. Retirez les vêtements qui se trouvent au niveau de la plaie. S’il reste des vêtements coincés dans la plaie, découpez-les. Déterminez si la balle est sortie et si c’est le cas, appliquez de la pression des deux côtés du patient.

Refermez la plaie sur trois côtés. Prenez un matériau hermétique, par exemple du plastique et enroulez-le autour de la plaie pour en recouvrir tous les côtés à l’exception du coin en bas. L’oxygène va s’échapper par là.

Pendant que vous fermez la plaie, encouragez la victime à expirer complètement et à retenir sa respiration. Cela va forcer l’air à sortir de la plaie pendant que vous la refermez.

Il est important de préciser que lorsque les secours arrivent ou lorsque vous arrivez à l’hôpital, tenez-vous prêt à les informer de ce que vous avez fait jusque là.

A noter que les tirs de balle provoquent trois types de traumatismes : la pénétration (la destruction de la chair par le projectile), la cavitation (les dégâts provoqués par l’onde de choc de la balle dans le corps) et la fragmentation (provoquée par les éclats du projectile ou les plombs).

Il est très difficile d’évaluer de manière exacte la gravité d’une plaie par balle en vous basant sur ce que vous pourriez voir. Les dégâts internes pourraient être graves même si les points d’entrée et de sortie de la balle sont petits.

Ne vous souciez pas de la stérilisation des objets que vous utilisez ou de vos mains sales. Une infection éventuelle sera traitée plus tard. Cependant, vous devez prendre des précautions pour vous protéger vous-même du sang du patient ou d’autres liquides. Portez des gants si cela est possible.

Les plaies par balle sont des causes répandues de blessure à la moelle épinière. Si le patient a l’air d’être touché à la moelle épinière, ne le déplacez pas à moins que cela soit absolument nécessaire. Si vous devez déplacer le patient, assurez-vous de garder sa tête, son cou et son dos bien alignés.

Il est très important d’appliquer de la pression sur la plaie, cela permet de retenir le sang et de créer un caillot.

En fin, même avec les meilleurs premiers secours, une blessure par balle peut être fatale.

Ne mettez pas en péril votre propre vie pour aider une victime de tir par balle. Prenez le temps de vous mettre en sécurité avant d’agir.

Dr Barry Ibrahima sory, Médecin généraliste, FFI des hôpitaux, Président de SOS cœur Guinée

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